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Questions de gouvernance dans les blockchains

Pendant la pandémie de Covid-19, le monde ne s'est pas arrêté de tourner, et l'actualité est particulièrement riche dans le monde des technologies blockchains, en particulier autour des questions de gouvernance.

Création de Hive par hardfork de Steem

L'événement le plus de retentissant est la tentative de prise de pouvoir par un individu seul sur la gouvernance de la blockchain Steem et la réaction de la communauté qui a mené à la séparation de cette communauté de Steem en créant la blockchain Hive par hardfork. Ce hardfork (HF23) a changé les règles de gouvernance pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise et les deux blockchains partagent leur historique jusqu'au vendredi 20 mars mais divergent depuis. Pour plus d'information sur ce processus, voir mon blog sur Hive (avecl'interface PEAKD) où j'ai fait suivre plusieurs articles sur le sujet. J'y reposte désormais systématiquement les articles que je publie sur https://numerique.univ-lille.fr/.

Dans le protocole DPoS (preuve d'enjeu déléguée) utilisé par ces 2 chaînes, les utilisateurs peuvent voter pour un maximum de 30 témoins. Les 20+1 témoins qui ont le plus de votes (pondérés par la quantité de steem power ou de hive power des votants) établissent le consensus. Je ne rentrerai pas ici dans les détails de l'attaque de gouvernance, voir ici pour plus d'information.

ARKeducation

La blockchain ARKeducation fonctionne maintenant correctement comme le montre cette copie d'écran.

Trois nœuds outre les nœuds initiaux gérés par ARK assurent le consensus à l'université de Lille, chez BCdiploma et chez ARK. L'algorithme de consensus initial choisi pour ARKeducation est aussi un DPoS mais où les utilisateurs ne peuvent voter que pour 1 délégué et où les 5 délégués qui ont le plus de votes assurent le consensus (voir les arguments de FX Thoorens sur ce choix du vote unique). La gouvernance de cette chaîne est à construire entre les parties prenantes et va sûrement évoluer dans le futur. Certaines des questions qui se posent sont :

  • qui peut devenir un utilisateur / un délégué ?
  • combien de délégués assurent le consensus (plus il y en a, meilleure est la robustesse et la décentralisation de la gouvernance, mais plus le consensus est long à obtenir) ?
  • comment répartir les jetons qui permettent de faire fonctionner la chaîne ?

Les changements de protocole de consensus nécessiteront un hardfork, c'est-à-dire un changement de code qui devra être appliqué par tous les délégués. Ces questions seront donc tranchées collectivement par ces délégués, on a bien une gouvernance partagée de l'infrastructure.

EBSI se pose aussi des questions de gouvernance

EBSI, l'infrastructure européenne de services sur la blockchain, se pose aussi ces questions de gouvernance pour sa version de production prévue en 2021. Je ferai partie du groupe technique sur la gouvernance d'EBSI qui se met en place. Comme l'algorithme de consensus n'est pas encore choisi, de nombreuses question sont en suspens, mais on peut au moins se poser la question de quelles entités seront autorisées à héberger des nœuds de cette infrastructure ou à y émettre des transactions.

Et pendant ce temps-là la Chine lance une blockchain nationale.

À suivre...


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